28 mai 2016

Les gens heureux lisent et boivent du café
de Agnès Martin-Lugand


C
e qui est génial avec la blogosphère et avec booktube, c’est que parfois, il t’arrive de voir très souvent apparaître un titre que tu ne connaissais pas. Au début, tu te dis que ce n’est pas ton genre, puis un jour, en librairie, tu tombes sur sa version poche. Au final, tu te dis : pourquoi pas…

C’est un peu ce qui s’est passé avec « Les gens heureux vivent et boivent du café ». Sans ces avis dithyrambiques, je pense que je serais passé totalement à côté de ce roman. Pourtant, avec ce titre accrocheur, j’aurais dû me laisser séduire bien avant.

Je pense avoir acheté ce livre le jour de sa sortie en poche chez Pocket. Depuis, il m’attendait sagement dans ma bibliothèque. Jeudi soir, j’avais envie de commencer une nouvelle lecture, mais j’avais envie de lire quelque chose de différent, de sortir de ma zone de confort. Mon choix s’est, de suite, porté sur lui.

Ce soir-là, j’avais envie de découvrir un auteur francophone. J’avais envie de lire un roman bouleversant. J’avais envie d’oublier ma déprime en vivant, en ressentant celui d’une autre personne. J’ai commencé ma lecture un soir. Dès le premier paragraphe, enfin, je dirais plutôt dès la première phrase, je me suis retrouvé happé par l’histoire.

Cette histoire aura réussi en peu de temps à me faire ressentir toute une palette d’émotions. Pourtant, même si elle est triste, elle ne m’a pas déprimé pour autant. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais pendant ma lecture, j’ai surtout ressenti de l’espoir naître au fil des pages...

On suit dans ce roman, Diane, qui se retrouve seule à surmonter le chagrin de la perte de son mari et de sa fille. Étant notre narratrice, nous sommes plongés en plein deuil avec elle. Elle se coupe du monde, refusant de reprendre pied dans la réalité. Pourtant, cela change quand elle décide sur un coup de tête de partir vivre en Irlande.

Diane est un personnage qui m’a bouleversé. Pourtant, je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais d’accord avec toutes ses décisions. Même si la plupart du temps, je ressentais l’envie de la serrer dans mes bras afin de la consoler, j’avoue que parfois, j’avais également cette envie de la secouer afin qu’elle se réveille enfin.

Au fil de ma lecture, j’ai rencontré des personnages attachants, touchants. Comme Félix, le meilleur ami de Diane. J’ai adoré son côté "grande gueule", son côté gay assumé. Je pense qu’on rêverait tous d’avoir un Félix dans notre vie. Il reste auprès de Diane dans les moments les plus difficiles de sa vie (quand beaucoup seraient partis). Il n’hésite pas à la bousculer quand elle se laisse aller au détriment de sa santé.

Une fois Diane partie en Irlande, on y rencontre là-bas une jeune femme, Judith. Finalement, quand je repense à elle, j’ai envie de vous dire que c’est l’équivalent de Félix en version féminine. Elle est aussi grande gueule que lui. Elle a une allure de jeune fille rebelle qui ne se laisse pas marché sur les pieds. Une personne que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir et à voir évoluer.

Et je ne pouvais pas ne pas vous parler d'Edward. Je ne vais pas trop vous en dire le concernant, car je ne voudrais clairement pas vous spoiler. Pourtant, je dois reconnaître (surtout pour ceux ayant déjà lu le roman) que je ne sais toujours pas si je dois l'aimer ou le détester. Certes, il a lui aussi vécu des choses difficiles, mais cela n’excuse en rien son comportement parfois excessif. Pourtant, quand j’y réfléchis, je constate que je m’y suis finalement attaché. Certes, d’une étrange manière, mais il a finalement réussi à me toucher lui aussi.

Ce qui fait clairement la force de ce roman, c’est sans contexte, ses personnages attachants que l’on rêverait d'avoir auprès de soit comme amis, comme confidents.


Et que serait une aussi belle histoire sans une écriture magnifique ?


J’ai en effet trouvé le style, l’écriture d’Agnès Martin-Luguand à la hauteur de son histoire, de ses personnages. J’ai trouvé cela très poétique. Ses mots m’ont touché, m’ont fait rêver, m’ont fait également voyager. J’ai eu l’impression de faire partie intégrante de son histoire. L’impression de ne pas être juste un spectateur, mais également un acteur de celle-ci. C’est le genre de pépite que j’aimerais lire plus souvent. C’était tellement au-delà des espérances que j’avais en commençant la lecture de son roman.

En tournant la dernière page, j’étais ému, limite au bord des larmes. Voir Diane revenir doucement à la vie, reprendre pied à la réalité m’a rendu heureux. Pourtant, on comprend qu’il lui reste énormément de chemin à parcourir. Ce roman n’était que la première étape de son deuil et j’ai très envie de l’accompagner pour la suite de sa guérison…

En bref : une pépite intense, une histoire touchante, des personnages attachants. UN LIVRE MAGISTRAL. Je ne peux même pas qualifier ce livre de coup de cœur, car en ce qui me concerne, ce terme n’est pas à la hauteur de toutes les émotions que j’ai éprouvées pendant ma lecture.

2 commentaires:

  1. Je ne vois que de bon avis, il donne vraiment envie d'être lue.

    Au passagee orange et vert vont très bien ensemble

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  2. Et attends de lire la suite, c'est encore meilleur ;)

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