Charlotte Bousquet est une autrice que j’ai envie de découvrir depuis un petit moment déjà. Il faut dire que ses romans ont toujours eu de très bonnes critiques, de quoi donner envie…
Quand la maison d’édition Gulf Stream a organisé un concours sur Twitter afin de remporter son dernier titre, je n’ai pas réfléchi un seul instant, sans même lire le résumé, j’ai RT le fameux tweet. Quel n’a pas été ma surprise en recevant un message privé de Julie (que je remercie beaucoup au passage) me disant que j’avais remporté le fameux Graal. J’étais joie, enfin, j’allais pouvoir découvrir la plume et l’univers de Charlotte.
Quand j’ai reçu le livre, je me suis enfin décidé à lire le résumé. J’avoue qu’à ce moment, j’ai ressenti une petite touche d’inquiétude. Classé dans la catégorie dystopie, j’avais plus l’impression que j’aillais plonger dans un univers fantasy, un genre que j’appréhende toujours beaucoup. L’histoire me faisait un peu peur pour être honnête avec vous, j’ai donc décidé de me lancer dans la foulée.
J’ai commencé ma lecture en début d’après-midi alors que je devais être au travail à 15H00. Je me suis dit que j’allais lire deux – trois chapitres pour tâter le terrain, découvrir l’écriture de Charlotte. Finalement, j’ai tellement été happé dès la première page que quand j’ai relevé ma tête, non seulement, j’avais déjà dévoré 80 pages, mais en plus, j’étais sacrement en retard puisqu’il était quasiment 15H00 !
Dire que j’ai été complètement embarqué par ce roman est un doux euphémisme. Plus j’avançais dans ma lecture et plus j’étais frustré de ne pas trouver plus de temps pour pouvoir avancer comme je le désirais. J’aurais eu une semaine un peu plus calme, je pense que je l’aurais lu d’une traite tellement il était passionnant.
Dans ce roman, Charlotte Bousquet a réussi à créer un univers dystopique bluffant, extraordinaire. Depuis quelques mois, j’ai énormément de mal avec ce genre littéraire à cause son schéma répétitif. À chaque fois que je lis un roman dystopique, je le termine quasiment toujours frustré. Pourquoi ? Tout simplement, car l’univers mis en place par l’auteur fini toujours par être sous-exploité à cause d’une amourette qui vient tout gâcher. Ici, ce n’est absolument pas le cas (à mon grand soulagement). Charlotte a créé un univers complet avec sa manière de fonctionner, ses règles, ses enjeux… Même si ce roman est un one-shoot, rien n’est laissé au hasard et pas une seule fois, je me suis retrouvé perdu dans l’univers créé par l’autrice.
Même si on évolue dans un univers dystopique, j’ai à plusieurs reprises pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec notre époque actuelle. J’ai trouvé que ce roman était porteur d’un message clair sur la condition de la femme. Le fait que dans ce roman les femmes soient redevenues des esclaves, ne pouvant plus prendre aucune décisions, vivant sous l’emprise des hommes m’a donné à plusieurs reprises envie de ruer dans les brancards. Même si les mentalités ont évolué depuis quelques années, il existe encore malheureusement des zones du globe ou la condition de la femme ressemble beaucoup à celui dépeint dans ce roman. Cela ne peut que toucher. J’ai à de nombreuses reprises pas pu m’empêcher d’éprouver de la colère face à ce que je lisais.
Nous découvrons ce monde au travers des yeux de Gia. Une jeune fille vivant sous cette dictature. Même si parfois, il lui arrive de se poser des questions concernant le fonctionnement de la citée d’Alta, elle ne remet rien en cause dans un premier temps. Pourtant, quand sa jeune sœur commence à se faire un peu trop remarqué, elle n’a d’autres choix que d’ouvrir les yeux.
Gia n’est pas une héroïne comme on a l’habitude d’en voir dans la littérature jeunesse. C’est plus une personne comme vous et moi. Si elle décide de prendre son destin en main, de se rebeller en quelque sorte, c’est pour sauver sa jeune sœur. Elle agit avant tout pour Arienn et non pas pour elle. C’est ce que j’ai adoré chez elle. Elle fait toujours passer les autres avant au risque de se perdre en cours de route. C’est une personne déterminée, avec ses qualités, mais également ses défauts. Elle n’est pas parfaite et ne se prétend pas l’être. C’est cet aspect que j’ai beaucoup aimé la concernant.
Comme vous pouvez vous en douter, tout ne va pas se passer comme prévu pour Gia et Arienn… L’autre aspect positif de cette lecture d’ailleurs, c’est que Charlotte Bousquet ne nous épargne rien. Elle ne prend pas de pincette avec son histoire, avec ses personnages et vous pouvez vous attendre à tout. À plusieurs reprises, j’avais vraiment l’impression de lire un roman destiné aux adultes tellement on y rencontre des choses violentes tout au long du récit. C’est généralement un autre point de la dystopie que je ne supporte plus… Le fait d’évoluer dans une société violente sans ressentir une seule pointe de violence dans l’histoire. Avec Charlotte, non seulement, il y a des passages violents, mais en plus… (non, non, je n’en dirais pas plus). J’aurais presque envie de vous dire : âmes sensibles, s’abstenir.
Au niveau de l’écriture de Charlotte Bousquet… C’est superbement bien écrit. Je suis tombé irrémédiablement sous le charme de sa plume. Je ne sais pas comment vous l’expliquer à l’écrit, mais j’ai ressenti du plaisir à découvrir ses mots, ses phrases pendant ma lecture. Même si l’histoire est parfois violente, j’avais l’impression que ses mots étaient doux, limite poétique.
L’histoire + l’écriture de l’autrice = un tout juste magnifique.
La fin est porteuse d’espoir, je la trouve tellement parfaite, tellement touchante. J’ai pris un véritable plaisir à suivre cette histoire, un bout de la vie de Gia. Il ne fait aucun doute qu’elle continuera à vivre dans ma tête pour un long moment encore…
Je termine cette chronique en faisant une chose que je fais très rarement d’ailleurs. Je voulais remercier Charlotte pour ce livre qui m’a beaucoup touché et ému. Il est arrivé à un moment de ma vie ou le moral n’était pas au top. Celui-ci m’aura permis de m’évader, de penser à autre chose...
Il ne fait aucun doute que je pense me plonger dans la bibliographie de cette autrice dans les semaines, les mois à venir.
Au final :si tu cherches un vrai roman dystopique, avec un univers bien travaillé, bien développé ou une amourette d’adolescent ne vient pas tout gâcher : NE CHERCHE PLUS, « Sang-de-lune » est fait pour toi. J’ai plongé avec grand plaisir dans l’histoire, dans l’écriture de l’autrice. Vous n’allez donc pas être surpris si je vous dis que ce roman a été à mes yeux un magnifique coup de cœur ♥
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