18 octobre 2016

Chanson douce
de Leïla Slimani



La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, c’était dans l’émission « La grande Librairie » sur France 5. Quand Priceminister a organisé les matchs de la rentrée littéraire, j’ai décidé d’y participer avec grand plaisir. Ce titre s’est très vite placé en premier choix. Quelques jours plus tard, j’ai eu l’immense joie de recevoir un mail pour me prévenir que je n’allais pas tarder à le recevoir ! Grand merci à l’équipe de Priceminister de m’avoir sélectionné. 

À peine reçu, à peine commencé. On peut dire que le début annonce de suite la couleur… On sait comment va se terminer l’histoire dès la première phrase ! Cela pourrait être perturbant. De mon côté, j’étais déjà au courant donc cela ne m’a pas dérangé. 

Je préfère mettre les pieds dans le plat de suite, ma lecture ne sait pas dérouler de manière très positive. Pour être honnête avec vous, il m’aura fallu attendre plus de la moitié du roman pour me sentir happé par cette histoire. Pourquoi ? Je n’arriverais pas à vous donner une réponse catégorique, mais je vais tout de même essayer.

Au début de l’histoire, lors du premier paragraphe, une énorme bombe est lancée. Nous savons qu’un drame se prépare, que l’issu sera dramatique, que la fin ne sera pas heureuse. Nous savons que personnes n’en sortira indemne. Pourtant, une fois cette bombe passée, j’ai parfois eu l’impression que la suite était un peu fade, sans saveur.

Dans ce roman, nous suivons le quotidien d’un jeune couple marié, avec deux enfants qui va voir leur routine bouleversée par l’arrivée d’une nounou. Si tout se passe bien au début, très vite, nous allons nous rendre compte qu’elle est instable psychologiquement et qu’elle commence à réagir, à se comporter de manière étrange. 

Leïla Slimani met en place une ambiance austère, anxiogène tout au long des pages. Nous savons dès le début que cette nounou va finir par tuer les enfants, pourtant, on assiste impuissant à la très longue descente aux enfers de cette petite famille.

La première moitié se cherche, tourne un peu en rond. C’est frais. Tout se passe bien entre Louise et ses patrons. On la voit se faire une place dans cette famille. Puis doucement, on la voit changer, on la voit s’immiscer plus que son rôle le défini dans la vie de cette famille, devenir manipulatrice.

La deuxième moitié du roman m’a particulièrement plu, mais m’a également fait éprouver des choses étranges. Un mal-être constant. L’autrice a réussi à me faire douter de moi. Comment ? Tout simplement, car je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver des sentiments positifs face à Louise, la nounou. Le fait d’apprécier une psychopathe, une tueuse d’enfants m’a chamboulé, m’a déstabilisé. Je ne savais plus du tout comment réagir face à cette lecture. Avec un peu de recul, je pense (et je l’espère fortement) que c’est le genre de réaction que voulait susciter Leïla. De ce fait, j’ai trouvé mon comportement, mon empathie envers cette Louise limite glauque et très dérangeant.

L’écriture de Leïla Slimani est brutale, tranchante, vibrante, dérangeante. Ces phrases sont courtes, mais directes. Sa manière de nous emmener d’une temporalité à une autre au fil des chapitres s’avère déstabilisant. J’ai trouvé son écriture parfaitement adaptée à l’histoire qu’elle était en train de nous narrer. 

En bref : même si avec cette lecture, je resterais sur un avis plutôt mitigé (mais tirant plus vers me positif), j’ai très envie maintenant de découvrir le premier roman de l’auteure « Dans le jardin de l'ogre »« Chanson Douce » aura tout de même eu le mérite de me déstabiliser, de me déranger et je peux vous dire que j’ai vraiment vécu une expérience de lecture différente de ce que j’ai pour habitude de lire et rien que pour ça, j’ai envie de dire : chapeau madame Slimani !

1 commentaire:

  1. Ne t'inquiète pas, moi aussi j'ai été relativement en empathie avec cette nounou esseulée... Même si je n'arrive pas à mettre le doigt sur la raison de sa folie. C'est comme si ce n'était pas de sa faute. Je ne sais pas d'où me vient cette impression. Je pense qu'effectivement c'était une volonté de l'auteur de nous partager entre l'horreur que l'on apprend dès le premier chapitre, et la relation qui se crée avec ce personnage principal ensuite.

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