18 septembre 2016

Sous le masque des apparences
de Pierrette Lavallée



Écrire une chronique sur ce roman ne va pas être une chose évidente pour moi. On va dire que ce n’était déjà pas une lecture évidente à la base, donc… Jamais une lecture ne m’avait fait éprouver de sentiments contradictoires…

Ne croyez pas que je n’ai pas aimé. Ne croyez pas que je me sois forcé à le terminer, car il s’agissait d’un partenariat (merci Aurélie ♥). Si j’ai décidé de m’accrocher, de poursuivre ma plongée dans l’univers créé par Pierrette Lavallée, c’est que je voulais savoir quelle direction allait prendre son intrigue. J’avais envie de savoir ce qu’il allait advenir de ses personnages.

Ce qui m’a bloqué au départ, c’est la thématique qu’a décidé d’aborder Pierrette. C’est dur, violent, difficile, choquantAborder un tel thème (surtout dans une romance) était à mes yeux un pari très risqué, mais après avoir terminé cette lecture, je ne peux que reconnaître le fait que l’autrice s’en soit sortie avec brio.

J’ai été voir sur le net et à aucun moment, cette thématique n’est révélée. Je vais donc avoir la lourde tâche de vous donner l’envie de la découvrir sans trop vous en dire. Trop parler de l’histoire, de ce qui m’a autant bouleversé serait une grosse erreur, car cela vous gâcherez à coup sur la globalité de votre lecture. Pourtant, je vais essayer de faire au mieux afin de vous donner envie de vous diriger vers ce roman, car à mes yeux, il le mérite amplement.

Une chose qui m’a particulièrement plu pendant cette lecture, c’est le fait que l’autrice de par son histoire nous fait prendre conscience qu’il faut toujours aller au-delà des préjugés. Dans la vie, il faut parfois savoir prendre des risques, ne pas avoir peur de se jeter à l’eau. Que parfois, le bonheur est à portée de main et que si on veux vraiment quelque chose dans la vie, il ne faut pas avoir peur de se les salir pour l’obtenir. Même si elle ne le dit pas ouvertement, c'est ce que je retire de l’histoire d’Angèle et de Jayson.

Dire que cette lecture m’a touché est un doux euphémisme. Il est rare que je doive mettre un livre en pause, car il devient trop difficile pour moi. L’autrice décrit des choses tellement dures, difficiles, que cela a souvent été éprouvant moralement. C’est un roman où je me suis senti impliqué. Pierrette a réussi à m’immerger totalement dans son monde, dans les bons moments, mais également dans les très mauvais. Ça n'a d’ailleurs pas été toujours évident d’avoir autant d'empathique avec des personnages qui vivent des choses aussi difficiles quand à ce même moment, vous avez vos propres soucis à gérer. Oui, cette lecture m’a éprouvé, m’a fait déprimer… Est-ce une mauvaise chose ? Non, bien au contraire. De mon point de vue, c’est même quelque chose de positif. Rare sont les auteurs qui arrivent à me faire éprouver ce genre de choses, de sentiments en lisant leur livre.

Angèle et Jayson sont deux personnages que j’ai aimé découvrir. J’ai aimé apprendre à les connaitre, à les voir évoluer, mais également s’affirmer. Ils n’ont pas une vie facile, mais ils cachent leurs blessures à travers un masque, joyeux, innocent. Pourtant, au fur et à mesure de ma lecture, quand j'ai appris à mieux les connaitre, je n'avais qu’une envie : celle de les prendre dans mes bras.

Du côté de l’écriture de Pierrette, j'ai trouvé cela addictif, fluide, avec un mélange de poésie et de noirceur. Il faut savoir qu’il s’agit d’un roman à deux voix, chose que je plussoie complètement. Généralement, dans ce genre de schéma narratif, le style reste le même, que ce soit pour l’un comme pour l’autre protagoniste. Ici, j’ai remarqué que l’écriture de Pierrette devenait plus brute de décoffrage quand c’est Jayson qui s'exprimé. Par contre, dès que l’on avait affaire à Angèle, j’avais l’impression d’avoir une plume beaucoup plus mélancolique, voir brisée. J’avais réellement la sensation de voir deux personnes avec leur caractère différent tout au long de ma lecture.

Pour terminer, je ne résiste pas à l’envie de vous partager le dernier paragraphe qui m’a foutu la chair de poule. Je l’ai trouvé juste magnifique et très dans l’air du temps :

C’était ça le plus important : l’amour ! Et tandis que le paysage défilé par la fenêtre, je serrai la main de mon ange dans la mienne, sa […] prouvant au monde entier que l’amour n’a pas de frontières, qu’il se moque des couleurs de peau, qu’il vous prend au piège que vous soyez gay ou hétéro, que vous soyez riche ou pauvre. Et lorsqu’il frappe à votre porte, n’hésitez pas à lui ouvrir grand les bras, car derrière se trouve la moitié de votre corps, de votre cœur, de votre âme…

En bref : Une lecture bouleversante remplit d’humanité et d’espoir. J'ai ressenti un véritable coup-de-poing, un coup de cœur après ma lecture de ce premier tome de « Sous le masque des apparences ». De par son histoire, sa thématique dérangeante, déroutante, Pierrette Lavallée m’a complètement enchanté et convaincu. Il me tarde non seulement de lire le deuxième tome, mais également de pouvoir la rencontrer le 8 octobre sur le salon des Halliennales.

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